Rui Matos (*1959, Portugal) est un sculpteur dont la pratique navigue habilement entre matérialité, espace et perception. Il réside et travaille actuellement près de Sintra. En 1993, ses contributions à la sculpture ont été reconnues par une bourse de la Fondation Calouste Gulbenkian, renforçant son engagement à élargir le dialogue sculptural.

 

Les premières œuvres de Matos étaient profondément enracinées dans l'exploration de l'ardoise, un matériau qui a défini sa première exposition individuelle en 1987. Deux ans plus tard, il a fait la transition vers le bronze coulé avant de s'immerger dans la sculpture en pierre en 1991, marquant un moment crucial de son évolution artistique. Cependant, c'est en 2008 qu'il s'est engagé dans une trajectoire déterminante avec le fer, un médium qui reste son principal mode d'expression. Ce changement a marqué une refonte fondamentale de sa philosophie sculpturale – ne plus traiter ses œuvres comme des volumes massifs, mais comme des dessins spatiaux dynamiques.

 

À travers le fer, Matos a développé un lexique sculptural où la structure, la ligne et l'ombre s'engagent dans une interaction chorégraphiée, dissolvant les frontières traditionnelles entre le dessin et la sculpture. Cette fluidité perceptive permet à ses sculptures d'osciller entre l'architecture, la scénographie et la composition picturale, forgeant un dialogue continu entre la forme et l'espace.

 

Son langage sculptural est un exercice de transformation – la matière solide est déconstruite et remodelée avec une fluidité organique, mais rigoureusement contrôlée. Ces œuvres se déploient comme des récits spatiaux, où les vides sont aussi intégrants que les formes elles-mêmes, invitant le spectateur à entrer dans une réalité alternative.

 

Au cours de sa carrière, Rui Matos a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives, et a également apporté d'importantes contributions à l'art public, avec des installations monumentales telles que le Monument à la Révolte des marins de 1936, à Almada, le Monument de l'Eau, à l'École Secondaire de São Pedro do Sul, un hommage au poète João Ruiz Castelo-Branco au Parque dos Poetas (Oeiras), une sculpture publique le long de l'Estrada do Guincho près de Boca do Inferno (Cascais), et le Monument à Luís de Camões (en collaboration avec Clara Menéres), à Paris.

 

Son travail fait partie de plusieurs collections institutionnelles prestigieuses, notamment Caixa Geral de Depósitos (Lisbonne), Museu Dr. Santos Rocha (Figueira da Foz), Fondation PLMJ (Lisbonne), Fondation D. Luís (Cascais) et Fondation Vítor et Graça Carmona e Costa (Lisbonne).